D'abord, j'ai du respect pour les victimes et leurs parents et je ne me permettrai pas de juger la manière dont ils réagissent dans l'affaire Martin.
Quelles seraient mes réactions à leur place?
Ensuite, je me réjouis des réactions mesurées de nombreux juristes, magistrats, parents et travailleurs sociaux qui, au-delà de la déferlante d'émotions et de récupérations politiques (je pense aux déclarations du MR Charles Michel), défendent la juste place qui revient aux victimes, aux droits de l'homme, à l’Etat de droit et aux décisions de justice...
Enfin, j'invite le monde politique à débattre sereinement d'éventuelles modifications législatives.
Voici ce que j'avais écrit lors de la tuerie de la place St-Lambert: http://lachroniqueparlementaire.be/A-propos-du-drame-de-Liege-de-la-vengeance-et-de-la-justice
Et à lire sur le site de yacapa.be : http://www.yapaka.be/page/place-au-silence#.UD4_MeJ4GKA.facebook
Voici un édito au contenu intéressant (quoique je ne partage pas sa manière de renvoyer dos à dos le MR et le PS alors que le MR a eu, seul, un comportement populiste indigne!) de Francis Van de Woestyne (lalibre.be, le 29/08/2012):
" La Belgique ne pourra jamais effacer de sa mémoire collective cette affaire Dutroux : horrible, ignoble, monstrueuse, inhumaine. Toujours, elle restera là, comme un cauchemar, une tache noire, indélébile.
L’émotion suscitée par la libération de Michelle Martin est compréhensible. Il faut respecter la douleur des parents. Cette libération conditionnelle n’est pas une libération comme les autres. Elle concerne une femme qui a commis ce qu’aucune autre femme ne peut comprendre ni même envisager. Il faut agir avec tact, justesse et fermeté.
Tout indique que les membres du tribunal d’application des peines ont rendu un jugement en âme et conscience, compte tenu du "cas" Martin et du projet qu’elle a développé chez les Clarisses.
Même si la loi ne plaît pas, elle doit s’appliquer. Et si Michelle Martin remplit les conditions d’une libération conditionnelle, la rue ne peut empêcher que la justice fonctionne.
Il faut donc appliquer la loi... jusqu’à ce qu’on la change. Car il s’avère utile de modifier certaines règles, d’offrir une place plus importante à la victime et de durcir les périodes de sûreté pour les condamnations des crimes les plus graves, notamment contre des enfants. Puisqu’il y a une majorité pour aller dans ce sens, il est urgent que les partis passent de la réflexion à l’action. La sécurité, la justice ne doivent pas être des slogans de campagne électorale. Encore faut-il que ce débat ait lieu dans la sérénité : la dernière querelle entre le MR et le PS est déplacée. Dans l’affaire Breivik, la Norvège a rendu une justice rapide et exemplaire. Puisse la Belgique s’inspirer de cet exemple dans sa réforme de la justice. "
J. Gennen, 30 août 2012
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