En Commission de l’Education, la Ministre Marie-Dominique Simonet a été interpellée sur « le renforcement des synergies entre écoles » et sur « l’autonomie scolaire ».
Le renforcement des synergies concerne tous les types de réseaux et d'enseignement, notamment l’enseignement qualifiant dont la « refondation » est proposée par la déclaration de politique communautaire « … dans le cadre d’une régulation de l’offre par bassin de vie en inter-réseaux qui permettra un véritable partenariat local » entre tous les acteurs de la formation et des entreprises.
Les objectifs du Gouvernement actuel sont dans la continuité des objectifs du Gouvernement précédent : d’une part, adapter l’offre d’enseignement à la réalité socio-économique, aux besoins et aux nouveaux métiers et, d’autre part, spécialiser l’offre, la diversifier tout en favorisant les synergies et en mettant fin aux concurrences stériles.
Des procédures de concertation et de programmation existent déjà, notamment dans le cadre du décret du 30 avril 2009 « relatif à la création d’instances sous-régionales de pilotage et à l’octroi d’incitants visant un redéploiement plus efficient de l’offre dans l’enseignement qualifiant dans une perspective de développement territorial ».
On espère que l’expérience-pilote de Charleroi confirmera tous les espoirs mis en elle.
Jean-Luc Crucke (MR) aurait voulu en savoir plus sur la coupole de coordination des réseaux officiels et sur la mise en œuvre de la séparation des rôles de pouvoir organisateur et de régulateur assumés aujourd’hui par le Ministre de l’Enseignement obligatoire et le Gouvernement de la Communauté française.
Un peu tôt, évidemment. La Ministre l’a laissé sur sa faim en se contentant de rappeler ce qu’en dit la déclaration de politique communautaire.
L’autonomie scolaire
Pour Jean-Luc Crucke qui se réfère à certaines études, « il existerait une relation entre l’absence d’autonomie des directions d’écoles et l’insuffisance des résultats pédagogiques ».
Un peu court sans doute surtout quand on isole un élément d’appréciation d’autres éléments bien plus importants … et il faut se méfier des fausses vertus du bon sens ultra libéral comme le soulignait Jean-Luc DEMEULEMEESTER chargé de cours à l’ULB dans la Libre Belgique du 18 octobre 2006.
Comme l’a rappelé Marc ELSEN (CDH) tout est question de mesure, s’agissant d’autonomie. C’est l’objectif qui prime et il y a des processus de concertation, de négociation et des règlements qui garantissent déjà la cohérence et la rigueur dans la gestion des ressources humaines et des finances publiques.
Et pour Marie-Dominique SIMONET, l’autonomie est indissociable de la responsabilité et de l’évaluation.
Olivier SAINT-AMAND (Ecolo) : « Contrairement à Monsieur CRUCKE, j’estime que l’autonomie n’est pas un objectif en soi mais qu’elle pourrait être l’un des moyens. Si davantage d’autonomie encadrée nous permet de progresser, avançons dans ce sens mais si d’autres solutions doivent être envisagées, optons plutôt pour celles-ci ».
L’autonomie n’est certes pas la panacée et elle l’est d’autant moins si elle n’est pas encadrée et si elle ne se réalise pas dans un cadre de concertation entre la direction et la communauté éducative de l’établissement. On connaît des établissements dans lesquels des directions n’agissent pas autrement que certains potentats locaux, en matière de gestion des ressources humaines.
Comme le rappelle la déclaration de politique communautaire, « le Gouvernement veut renforcer l’autonomie d’action des écoles tout en l’inscrivant dans une logique de co-responsabilisation des différents acteurs de l’enseignement. Les responsables d’établissements, en concertation avec les équipes pédagogiques, doivent avoir une plus grande maîtrise de l’utilisation des moyens afin d’atteindre les objectifs fixés.
La volonté est en effet de travailler à un pilotage dans lequel chaque acteur sera responsabilisé, en tenant compte du contexte de chaque établissement. Cette responsabilisation portera sur les dimensions pédagogique, sociale et organisationnelle. La commission de pilotage sera chargée, en collaboration avec les services d’inspection et les services et cellule de conseil et de soutien pédagogique, d’assurer la coordination et l’effectivité de ce processus ».
Cette autonomie doit donc « aller de pair avec un véritable pilotage global du système éducatif sur base d’objectifs ambitieux et d’indicateurs permettant d’en mesurer la progression effective ».
L’erreur serait de ne pas associer autonomie et objectifs, indicateurs de performance des établissements dans leur environnement socio-économique et évaluations. Si je lis bien la Déclaration de politique communautaire, l’autonomie doit aussi aller de pair avec le décloisonnement des réseaux et des niveaux d’enseignement pour garantir la continuité des apprentissages et la cohérence des parcours en définissant notamment des indicateurs de maîtrise des compétences et en s’assurant de l’adéquation des programmes à ces indicateurs ….
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