Il me faut revenir sur l’info publiée dans l’Avenir du Luxembourg attribuant à Benoit Lutgen l’initiative d’affecter une enveloppe de 15 millions d’euros aux communes luxembourgeoises pour les aider à retaper leurs routes.
Sacré Benoit ! Il a fait fort en s’attribuant les mérites de Paul Furlan et en occupant des pages entières de l’Avenir du Luxembourg.
Certes, on a eu droit, à la publication, dans un coin du journal, d’un communiqué rectificatif de la Fédération du PS luxembourgeois et à une pleine page consacrée à une mise au point de Paul Furlan.
Mais que retiendront bon nombre de lecteurs séduits par un premier effet d’annonce ? Sans doute, les mérites de Benoit Lutgen... Et n’était-ce pas là le but recherché ?
Bien sûr, il y a eu, dans un articulet publié par la suite, un commentaire de Daniel Lapraille critiquant Benoit Lutgen et sa manière de tirer la couverture à lui.
Daniel Lapraille concluait son petit mot ainsi : « S’attirer les retombées médiatiques est un sport très couru chez les politiciens. Beaucoup emploient le procédé sans discernement. Ainsi va la politique : il n’est pas important de faire, mais de dire. »
Si tant qu’on peut approuver cette façon de voir, certains journalistes et éditorialistes ne sont-ils pas complices ?
A propos des routes et autoroutes régionales
Je suis toujours surpris de voir la manière dont on aborde la problématique de l’état de nos routes et autoroutes.
C’est rarement de manière globale et en se rappelant d’où on vient. Et c’est pain béni pour certains s’ils peuvent en profiter pour brocarder et critiquer Michel Daerden et l’Administration !
Je ne vais pas refaire l’histoire mais je veux quand même rappeler que la régionalisation des infrastructures routières « nationales » n’a eu lieu effectivement qu’au début des années 90, avec des moyens budgétaires insuffisants si l’on tient compte des défis à relever.
Le réseau était en meilleur état avant la régionalisation? C'est qu'il était plus jeune aussi! Et on ne perdra pas de vue que la régionalisation est intervenue après une décennie 80 lourde de restrictions budgétaires limitant les moyens consacrés par le Fédéral à son infrastructure routière.
Dès le début des années 90, les moyens budgétaires consacrés par la Région wallonne aux travaux d’entretien ordinaire, d’entretien extraordinaire, de sécurité et d’investissement n’ont cessé d’augmenter et cela a été particulièrement le cas sous l'ère Daerden.
Par hasard, j’ai eu l’occasion de relire le rapport de la Commission du Budget, des Finances et de l’Equipement consacré à l’examen du projet de budget de la Région wallonne pour 2008 (séance du 3 décembre 2007).
Lors de cette séance, Michel Daerden a rappelé une fois de plus que les moyens budgétaires de la Région étaient limités de même que les possibilités de recours au financement alternatif.
Il rappelait également qu’affecter plus de moyens à son département, c’était en enlever aux autres ministres.
Je renvoie mes lecteurs au tableau annexé au rapport de la Commission, lequel met bien en évidence l’augmentation importante, d’année en année, des crédits budgétaires affectés à l’entretien des autoroutes et routes régionales.
Aujourd’hui, certains mettent en évidence le manque d’exigence et de contrôle vis-à-vis des entreprises de travaux publics. Il est facile de refaire l’histoire.
Pour ma part, j'ai, à plusieurs reprises, lors d'interventions au Parlement, souligné les besoins en effectifs du Ministère de l’Equipement et des Transports (le SP Wallonie, aujourd’hui), lequel manquait cruellement (et aujourd’hui encore) d’ingénieurs et d’agents spécialisés.
Lorsque j’étais bourgmestre, j’avais reçu du MET un rapport circonstancié mettant en évidence les énormes dégâts provoqués par le charroi lourd, bien souvent en surcharge. Impressionnant! Cette problématique est trop souvent passée sous silence dans les débats !
Et puis, il y a le temps qui passe, si vite…
Ainsi, lors de débats en commission ou en séance plénière, j’ai aussi rappelé à plusieurs reprises la décision du Gouvernement wallon d’avril 2007 portant sur l’aménagement prioritaire de 4 carrefours dangereux en Province de Luxembourg, dont celui de Beho-Gouvy, toujours pas réalisé à l’heure actuelle !
(Carrefour de Beho-Gouvy... Photo Olivier Lambert)
Les initiatives de Paul Furlan en faveur des voiries communales
Le Ministre Paul Furlan a fait "mieux et plus vite"vite et bien pour octroyer aux communes des subsides consacrés à la réfection et à l'amélioration des voiries.
Avant de vous donner à lire quelques extraits d'un communiqué du Cabinet du Ministre. Je vous livre déjà la réponse du berger à la bergère:
C'était la meilleure réplique que Paul Furlan pouvait adresser à Benoit Lutgen après la sortie de ce dernier dans l'Avenir du Luxembourg!
(Paul Furlan, lors de son intervention au Salon des Mandataires)
Sur les mesures prises par Paul Furlan, voici quelques informations tirées d'un communiqué de presse du Cabinet du Ministre.
Paul Furlan a dégagé près de 100 millions d’euros pour la réfection des routes !
A terme, il mise sur la mise en place d’un véritable fonds d’entretien des voiries. Et espère pouvoir y ajouter un montant de 50 millions d’euros.
Le dossier est bien engagé. Le Ministre vient d’obtenir 5 millions d’euros supplémentaires par an pour initier l’augmentation de ces enveloppes.
Pour rappel, la formule, inédite en Région wallonne, proposée par le Ministre Furlan présente de nombreux avantages :
- elle détermine une enveloppe spécifique à chaque commune pour une période de 3 ans et jette les bases d’un véritable fonds d’entretien des voiries communales;
- elle laisse à l’appréciation de chaque commune le choix des travaux à faire ainsi que la part communale y consacrée (qui peut être de 0 euro si la commune est sous plan de gestion) ; dans son enveloppe, chaque commune dispose d’un véritable « droit de tirage », dans le plus strict respect de l’autonomie communale;
- en simplifiant radicalement la procédure, elle raccourcit considérablement les délais dans lesquels les travaux sont mis en œuvre au bénéfice des citoyens;
- pour la première fois, elle objective les critères qui déterminent le montant auquel chaque commune peut prétendre.
Les modalités concrètes de la mise en application de ce véritable « droit de tirage » des communes au sein d’un fonds d’entretien des voiries communales sont précisées dans un projet d’arrêté et une circulaire qui ont été approuvés par le Gouvernement.
Au terme de trois années d’expérience du modèle, celui-ci devrait être pérennisé dans un décret dès 2012.
Autre fait remarquable : outre l’entretien de voiries, les enveloppes réservées aux communes pourront également bénéficier à l’entretien des trottoirs et pistes cyclables, que cet entretien soit lié ou non à l’entretien de la route qui les borde…
Concrètement :
La procédure est allégée par rapport au décret du 21 décembre 2006 relatif aux travaux subsidiés. A l’instar de ce qui s’est fait dans le projet « dégâts d’hiver », l’engagement se fait ici sur base du projet.
L’enveloppe attribuée à chaque commune est fonction de 3 critères :
• Le kilométrage de voiries communales à hauteur de 50 %
• Le nombre d’habitants par commune à hauteur de 50 %
• Ces deux critères sont pondérés par le revenu moyen par habitant.
J.G., 25 mars 2010
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