Saison 8 ou… ? Je ne sais plus. Ce dont je suis sûr, c’est que ce n’est pas la dernière !
Quoi de neuf depuis mon précédent éditorial ? Rien ou presque rien si ce n’est qu’on est allé encore un cran plus loin dans les diktats flamands.
Ces derniers jours, les nationalistes et séparatistes flamands de la N-VA ont torpillé la note du conciliateur Johan Vande Lanotte déposée au terme de négociations harassantes.
Rien d’étonnant de la part de la N-VA dont on connaît le programme politique et le peu de cas qu’elle fait des autres négociateurs.
Et les sociaux-chrétiens flamands qui ont emboîté le pas à la N-VA ? Pouvait-on en attendre autre chose ?
Non, surtout depuis leur défaite électorale de 2010 et le renouvellement de leurs cadres !
Le président du CD&V a fait dans la surenchère en remettant en cause le statut de Bruxelles-Capitale comme région à part entière et en exprimant la volonté du CD&V de réduire le plus possible les mécanismes fédéraux de solidarité fiscale et sociale. Les nuances apportées ces dernières heures par des membres de ce parti ne changent rien au fond de l'affaire!
Au bout du compte, rien de surprenant ! Tout cela était déjà inscrit dans les résolutions adoptées par le Parlement flamand en 1999 à l’unanimité des partis, sauf erreur de ma part.
A saluer : les prises de position des écologistes et des socialistes flamands qui n’hésitent pas à ramer à contre-courant de l’idéologie nationaliste et identitaire qui domine en Flandre.
Et toujours ces appels à la responsabilité des hommes politiques !
Comme si le PS, le cdH et Ecolo et, côté flamand, Groen et le SP.A, n’avaient pas pris leurs responsabilités pour négocier une réforme substantielle et équilibrée de l’Etat, au risque d’apparaître les premiers comme traîtres à la cause des francophones de la périphérie bruxelloise et les autres, comme traîtres à la cause flamande !
Et il faudra de toute façon négocier encore et encore car, comme Elio Di Rupo l’a rappelé à ses interlocuteurs flamands, pour avoir une réforme institutionnelle, il faudrait le vote de 2/3 des élus au Parlement et d’une majorité des élus dans chaque groupe linguistique.
Et d’ajouter : « En d’autres termes, rien de démocratique ne pourra se réaliser dans notre pays sans un accord des francophones. »
Tout en rappelant dans son dernier courriel aux militants du PS que : « Négocier, cela suppose avant tout de se mettre autour d’une table et, forcément, d’accepter de chaque côté certaines choses douloureuses. Chacun sait cela. »
Il a bien raison et je pense que l’on doit encore s’attendre à des choses bien douloureuses à avaler notamment à propos de la périphérie bruxelloise.
Le Président du PS souligne encore que : « Pour affronter efficacement la crise financière internationale, nous avons besoin d’un gouvernement. Toute la population - travailleurs salariés ou indépendants, demandeurs d’emploi, pensionnés, élèves, étudiants… - redoute à juste titre une récession et des attaques spéculatives contre les finances de la Belgique.
C’est pourquoi le PS estime qu’il faut désormais mener les négociations institutionnelles ET socio-économiques en parallèle. C’est d’ailleurs ce que j’avais proposé dès la phase de « préformation. »
OK, mais…
Va-t-on faire payer la crise à toute la population alors que des coupables comme les spéculateurs financiers sont loin d’avoir payé leur compte ou va-t-on adopter une politique fiscale plus juste, taxer certaines transactions financières et plus-values, imposer des efforts supplémentaires aux revenus élevés et aux citoyens fortunés ?
C’est en période de crise économique et sociale qu’il faut plus de services publics, plus de dépenses publiques notamment pour l’emploi, l’enseignement, la santé et le logement !
C’est aussi en période de crise économique et sociale qu’il faut améliorer le pouvoir d’achat des plus faibles, soutenir la consommation, développer les liens sociaux et consolider les filets de protection sociale !
Bien sûr, il faudra aussi négocier durement pour défendre une telle politique face à une droite acquise aux politiques aveugles d’assainissement et d’austérité qui font, hélas, florès en Europe…
Pas évident…
Ces jours-ci, grâce notamment au film de Thierry Michel et à d’autres témoignages écrits et filmés, les grèves de 60 ont retrouvé le devant de la scène. Si elles ont marqué la fin d’une ère syndicale et industrielle, elles ont été aussi un tournant dans les revendications fédéralistes wallonnes. Des fois, je me prends à rêver d’une capacité de mobilisation comme il en existait encore dans les années 60. On en aura besoin, un jour ou l’autre. Heureusement, les organisations syndicales – qui n’ont pas dit leur dernier mot – peuvent aussi compter sur d’autres mouvements contestataires… Photo Manif 2009 Arlon)
J.G. 8 janvier 2011
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