Oui, nos négociateurs sont condamnés à négocier et même s’il y avait de nouvelles élections, il leur faudrait encore négocier, dans des conditions sans doute plus difficiles encore…
Moi, j’y crois encore, malgré les surenchères entre partis, les crises entre négociateurs francophones (la dernière en date marquée par les gesticulations de Joëlle Milquet outrée de voir Ecolo sortir son « plan » sans concertation avec elle…), malgré les voltes-faces, exigences et provocations de Bart De Wever.
Et Johan Vande Lanotte est peut-être en train de remettre les partis sur de bons rails de négociation, rapports d’experts sur les conséquences d’une réforme de la loi de financement à l’appui…
(Joëlle Milquet - que j’ai cru reconnaître, ici, pas très en forme, lors de l’exposition « Knitting Dolls » à la « S » Grand Atelier (CEC La Hesse) à Rencheux-Vielsalm - ne sait plus à quel saint se vouer, un peu coincée entre le PS et Ecolo, ce dernier lui ayant encore donné des boutons en rendant publique sa réponse à la note De Wever sans lui avoir soumise...)
Fallait-il tirer au bazooka sur la note de Bart De Wever, non négociée avec les 6 autres partis à la table de négociation, véritable catalogue sur de nombreux points, de revendications de la NVA ?
Au risque de faire passer le leader de la N-VA pour une victime devant l’opinion flamande et de provoquer la reconstitution d’un front flamand ?
C’est toujours plus facile de refaire l’histoire.
Il est vrai qu’en réagissant pas comme ils l’ont fait, à la suite d’Olivier Maingain, le PS, le Cdh et Ecolo seraient sans doute apparus comme démissionnaires devant des propositions inacceptables concernant les droits des francophones de la périphérie, le refinancement de Bruxelles, la responsabilisation des régions et la régionalisation de l’IPP, sans réelles garanties de solidarité et de non-appauvrissement de la Wallonie et de la Région de Bruxelles-Capitale.
Quoi qu’il en soit, la note De Wever reste aujourd’hui une des bases de discussion et, comme l’a relevé Vincent de Coorebyter dans le Soir du 26 octobre 2010, il y avait dans cette note les bases d’un compromis (à rééquilibrer évidemment…).
Les partis sont condamnés à négocier car il leur faudra aboutir, à tout le moins, à une réforme fondamentale de l’Etat et que cela ne peut se faire sans négocier de nouvelles règles de droit qu’une majorité parlementaire devra adopter.
A fortiori s’il était question un jour de l’un ou l’autre plan B…
Mais on n’en est pas encore là et les partis démocratiques flamands, en ne demandant pas l’urgence pour faire passer en force une nouvelle proposition de loi scindant BHV, semblent vouloir donner une chance aux négociations en cours…
D’ailleurs, certains, en Flandre, restent un tant soit peu réalistes et, au vu des conséquences, en Flandre, de la crise économique et financière, ne sont pas convaincus que la Flandre serait toujours gagnante en s’inscrivant dans le jusqu'au-boutisme d’un Bart De Wever.
Les cycles économiques et financiers connaissent des mouvements de balancier que même les meilleurs économistes n’anticipent pas toujours. Rares sont ceux qui avaient prédit la crise de ces dernières années.
(On ne verra pas danser ensemble sur la digue d’Ostende, Eric Van Rompuy et Philippe Geluck. Photo: Dansend Golven de Patrick Steen, Ostende)
Bon, revenons-en aux négociations. Deux qu’il ne faut pas mettre autour de la table de négociation, c’est Eric Van Rompuy et Philippe Geluck. Lors d’une récente émission de Mise au point, ce dernier a suggéré qu’en cas de séparation, on puisse couper en deux la Côte belge et ses multiples attraits.
Là-dessus, Eric Van Rompuy a piqué une colère critiquant même la participation de Philippe Geluck à une telle émission.
Pour en savoir plus, je vous renvoie à la tribune d’Yvon Toussaint parue dans le Soir du 29 octobre 2010. L’écrivain, avec la plume acérée qu’on lui connaît, n’a pas manqué de critiquer le parlementaire flamand et de rappeler, avec Desproges, que le rire désinfecte et cicatrise.
D’accord bien sûr pour l’humour en politique, dans les débats politiques et au détriment des mandataires publics. Il n’y en a pas assez. Quoique… le mélange des genres a ses limites.
Mais convié à commenter cet incident dans le Soir du 26 octobre 2010, Philippe Geluck y va notamment de quelques déclarations sentencieuses et sans nuances, du genre : « Je déplore que nos responsables politiques aient pris en otage le pays, que le citoyen soit tenu à l’écart » ou encore « Les politiques sont complètement déconnectés des citoyens ».
Facile... A chacun ses opinions mais là évidemment, je ne le suis plus. C’est pour le moins populiste et simpliste de mettre ainsi tout le monde dans le même sac !
Contrairement à ce que racontent Philippe Geluck et d’autres, je pense que cette crise politique a entraîné bon nombre de citoyens à suivre les infos de près, à s’intéresser à l’actualité politique et à reconnaître qu’Elio Di Rupo et les autres négociateurs francophones ont bien du mérite…
(Je préfère le Chat (ici, à Hotton) de Philippe Geluck à ses commentaires politiques...)
J. G., 6 novembre 2010
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