Débat d'actualité sur les études de médecine en séance plénière du PCF

Date: 
Ma, 17/11/2009

Pour entamer des études de médecine, faudra-t-il réussir un test d’aptitude, un concours, un examen d’entrée ? Cette question a été au centre d’un mini-débat en séance plénière du Parlement de la Communauté française. Comme l’a souligné Daniel Senesael, le test d’aptitude préconisé par d’aucuns pose question : « N’est-il pas à craindre de le voir se transformer en examen d’entrée déguisé, en donnant ainsi un accès prioritaire à d’aucuns ? Comme on a pu le lire dans la presse, il ne faudrait pas qu’une « implacable machine à exclure » augmente l’injustice sociale ».

On trouvera ci-après des extraits de la réponse bien intéressante du Ministre Jean-Claude Marcourt : « L’instauration d’un numerus clausus pour les études de médecine – il est également appliqué en dentisterie et c’est l’occasion de souligner que l’augmentation en dentisterie est nettement plus importante proportionnellement qu’en médecine – a créé une situation d’exception, en contradiction avec l’esprit même de l’université et de l’organisation de l’enseignement supérieur, dans l’espace Bologne et en Communauté Wallonie-Bruxelles, en particulier ».

Jean-Claude Marcourt a dénoncé les effets pervers du numerus clausus: « Les effets pervers du numerus clausus sont multiples. J’en reprendrai quelques-uns : l’enfermement des étudiants dans une filière professionnalisante, sans possibilité de mobilité en cours d’études, de valorisation des crédits et de compétences acquises dans d’autres filières, de réorientation vers la médecine – elle n’existe que dans l’autre sens, pour les reçus-collés ; l’absence de tous les mécanismes d’aide à la réussite, d’orientation progressive, de remédiation ou d’étalement, c’est-à-dire de rythme personnalisé des études, en vigueur dans toutes les autres filières, puisque le système du numerus clausus est conçu pour éliminer ; le poids du contrôle, de la sélection précoce, des contraintes externes qui dénature dans ces filières la raison même d’une université chargée de la formation scientifique de diplômés polyvalents ; l’état d’esprit et le comportement qui se développent parfois parmi les étudiants soumis à cette règle du struggle for life et que l’on pourrait même qualifier d’inciviques, cette compétition acharnée, en contradiction avec l’esprit de la démarche solidaire et empathique qui est attendue d’un futur médecin »

Pour le Ministre, il faut faciliter l’accès à des études comportant pour les médecins généralistes 6 années de formation générale et 3 années de spécialisation: « Je souhaite réellement garantir la qualité de la formation, mais je ne veux pas que trop de jeunes étudiants soient condamnés à l’échec. Nous devons rechercher, ensemble, le moyen de faciliter l’accès aux études et de lutter contre l’échec scolaire, tout en maintenant l’excellence de la formation de nos médecins Cette spécialisation est fixée à trois années, à l’échelon européen.

Ce rattachement de la dernière année de formation générale à deux années supplémentaires de spécialisation pour l’obtention du diplôme de médecin généraliste a été jugé illégal. En effet, il est discriminant par rapport aux autres spécialisations. Donc, si nous souhaitons maintenir à neuf ans la durée des études de médecine générale et que la spécialisation doit être portée à trois ans, la formation générale devra passer à six. Le postulat de départ est bien celui d’un maintien à neuf ans ».

Pas d’examen d’entrée comme en Flandre, pas de concours comme en France, pour le Ministre qui défend le libre accès aux études.: "En Communauté française, nous pratiquons le libre accès aux études et j’estime que cette option mérite d’être défendue car elle est plus humaine et plus équitable. Elle permet à l’étudiant d’éventuellement compenser, au cours de sa première année, l’inégalité qui peut exister à l’issue des études secondaires.
Il conviendrait d’imaginer un système qui combine divers éléments favorables à la réussite du plus grand nombre. Les doyens des facultés de médecine ont proposé un test d’aptitude
».

Un test d'aptitude qui ne devrait pas être un obstacle
, selon Jean-Claude Marcourt: « Si nous choisissons cette voie, ce ne sera qu’à la stricte condition qu’elle ne soit pas un obstacle à l’inscription mais simplement une manière de donner à l’étudiant des informations sur ses forces et faiblesses au moment où il pose un choix majeur de son existence.

Ce test ne pourrait se concevoir qu’accompagné d’activités de remédiation, de guidance et de tutorat qui aident l’étudiant à pallier ses déficiences.

Il faudrait également mettre en oeuvre des formations préparatoires destinées aux élèves du Secondaire (…). Dans l’esprit du processus de Bologne, il serait important d’offrir la possibilité de valorisation de crédits, de reports de notes, de dispenses permettant les réorientations, notamment l’accès aux études de médecine après la réussite d’une première année universitaire dans un domaine proche. La presse a indûment qualifié cette possibilité d’année préparatoire. Ce serait plutôt une vraie première année qui ouvrirait la voie à une deuxième année dans certains cycles.

L’École de santé a été évoquée dans le cadre d’une réflexion globale. Tous ont souligné l’urgence de prendre attitude. En tout cas, le numerus clausus ne sera pas réinstallé. »


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Agenda

  • 07-04-2013

    C’était le dimanche 7 avril 2013. Jean Maquoi, le frère du docteur Luc Maquoi à l’origine du Centre Médical Héliporté de Bra-sur-Lienne, ne cachait pas sa joie et son émotion : le soleil et près de 2000 personnes avaient répondu à l’invitation de son comité organisateur.

    Plus de 850 repas ont été servis à cette occasion !

    Jean Maquoi et son équipe peuvent compter sur 130 bénévoles, sur la collaboration des pompiers de Hamoir et de la police fédérale de même que sur l’aide d’entreprises de transport et d’autres firmes de la région.

    L’intégralité des bénéfices de cette belle manifestation est versée au CMH de Bra-sur-Lienne.

  • 04-01-2013 - 30-01-2013

    Le CMH de Bra-sur-Lienne a les honneurs d’une exposition photographique « Au coeur d’une zone rouge », à la Maison du Tourisme du Pays de Herve.

    On peut y admirer les superbes photos réalisées par Valentin Bianchi lors d’interventions réelles du CMH (en 2012, le CMH est intervenu plus de1000 fois !).

    Excellente idée que cette belle exposition car elle fait vivre au quotidien et sur le terrain les interventions d’un trio de choc : le médecin spécialiste, l’infirmier spécialisé en aide médicale urgente ainsi que le pilote de l’hélico.

A votre bonne attention

  • Voici quelques informations communiquées par le CMH de Bra-sur-Lienne.

    Trois interventions héliportées par jour !

    Au cours de l’année 2012, le Centre Médical Héliporté de Bra-sur-Lienne a réalisé 1028  missions par hélicoptère à la demande du 112.

    Pour la seconde année  consécutive, le CMH dépasse le seuil des 1000 interventions héliportées. Cette donnée confirme la place de l’hélicoptère dans les moyens de secours disponibles en Belgique.

  • Le best-seller surprise qui secoue la Flandre enfin traduit en français

    « Comment osent-ils ? La crise, l’euro et le grand hold-up » de Peter MERTENS (président du PTB) en collaboration avec David Pestieau, avec une préface de Dimitri Verhulst (Auteur de La merditude des choses). Quelques syndicalistes l’ont déjà lu et vous le recommandent.

    « Peter Mertens, comme nous, a raison de s’étrangler d’indignation dans son livre sur “La crise, l’euro et le grand hold-up”. (…) Oubliés le sauvetage des banques, les causes de l’endettement et de la crise. Ils ont réussi a retourner la situation et ils essaient maintenant de nous convaincre que tout cela, c’est notre faute : on gagne “trop”, notre sécu est “trop généreuse”, nos pensions “impayables”, nos services publics “pléthoriques”, nos chômeurs “paresseux”. (…)

  • Je lis sur ma page d’accueil Facebook les témoignages de Renée Gaspard, Patrick Davin, Gaston Blanchy, Jean-Claude Marcourt, Jean-Pierre Alexandre, Nathalie Bailly, André Brunelle, Christelle Thomas et de tant d’autres.

    Que dire encore ? Nos pauvres mots ne peuvent pas suffire devant ce terrible drame et tant de souffrance…

    Nous ne pouvons qu’exprimer notre révolte mais aussi notre empathie, notre solidarité. Au moins, elles n’ont pas de frontière même linguistique !
    J.G., 14 mars 2012

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