Mais d’abord, quand est-on vieux (un aîné comme on dit aujourd’hui…) ?
L’âge n'y fait rien, entend-on souvent. Il n'empêche…
Il y a quelque temps, j'avais entamé la lecture d'une chronique judiciaire consacrée à un sexagénaire et à ses ennuis avec la justice.
Le chroniqueur, Jean-François Jourdain (La Libre des 28 et 29 janvier 2012) évoquait un « sexagénaire aux cheveux blancs coupés court et aux traits fins ».
Là, je me suis dit que c'était une manière élégante de parler d'un vieux de plus de 60 ans.
Hélas, ça a vite déraillé. Dans la suite de la chronique, notre « sexagénaire » se faisait traiter de « petit vieux » et, plus loin encore, pour ne pas se répéter sans doute, le chroniqueur indiquait que « le vieillard « était en aveux.
Le sexagénaire que je suis n’a pas poursuivi sa lecture. De peur sans doute de voir Jean-François Jourdain en rajouter peut-être une couche en évoquant un sexagénaire cacochyme...
S’il est vrai que la vieillesse, comme le handicap, se loge sans doute trop souvent dans le regard de l'autre, il n'en reste pas moins que pour certaines personnes âgées, il y a la difficulté de vivre et le corps qui est défaillant, quand ce n'est pas l'esprit.
Pour rappel, les 4 axes de la politique en faveur des aînés défendue par Eliane Tillieux, ministre de l’Action sociale, de la Santé et de l’Egalité des chances, sont les suivants :
- mettre en place le cadre adéquat pour l’intégration des aînés dans la société ;
- leur permettre de vivre le plus longtemps possible chez eux dans de bonnes conditions ;
- proposer lorsque la perte d’autonomie est trop importante, une gamme diversifiée de solutions de qualité en matière d’hébergement et d’accueil ;
- promouvoir des actions ciblées à mener à l’égard de pathologies ou de difficultés liées à l’avancée en âge, telles que la maladie d’Alzheimer, le phénomène de dénutrition ou la maltraitance des personnes âgées.
La plate-forme « Bien vivre chez soi » et le nouveau site Internet www.bienvivrechezsoi.be sont une des réponses apportées au deuxième axe.
L’objectif est notamment d’aider les personnes qui ont des capacités restreintes de continuer à vivre chez elles dans de bonnes conditions :
- en les informant de même que les familles, les aidants proches et les professionnels, sur les conseils, aides et services qui favorisent l'autonomie en Wallonie ;
- en leur permettant de recevoir GRATUITEMENT la visite d'un service-conseil qui leur proposera des solutions d'aménagement.
La plate-forme et le site visent aussi à favoriser les formations et les échanges de bonnes pratiques entre professionnels.
Comment soutenir le financement des aménagements? Des prêts à taux préférentiel sont une des pistes envisagées...
Le site offre une masse d’informations pour les personnes âgées mais aussi pour les aidants proches sur les aides techniques et les aménagements à réaliser dans l'appartement ou la maison. Il propose également des dossiers thématiques et un inventaire des différents acteurs clés intervenant à domicile.
Voici un extrait de la réponse d'Eliane Tillieux en séance du 28 février 2012 de la Commission de la santé, de l'action sociale et de l'égalité des chances, à une question de la députée Sybille de Coster-Bauchau:
« Ce site a été conçu pour être convivial, agréable et alimenté en informations en continu. Il est labélisé « Anysurfer », c'est-à-dire accessible à tous, en ce compris les personnes présentant un handicap sensoriel. Son lancement est accompagné d'une campagne d'information visant à le faire connaître au plus large public.
En ce qui concerne le développement de services-conseils en aménagement du domicile au bénéfice des aînés, nous subventionnons depuis 2011 un total de 12 équivalents temps plein répartis entre quatre services-conseils qui couvrent la totalité de la Wallonie, ainsi que les frais de fonctionnement de ces services pour une enveloppe totale de 608 000 euros.
En 2011, année de démarrage de ces services, ils ont répondu à plus de 800 demandes. Imaginez l'ampleur de ces besoins alors que nous étions au lancement de ces services ! Dans le futur, ils pourraient répondre à plus de 1 200 demandes par an avec les effectifs actuels.
D'après nos données, environ 10 % des aînés ont une perte significative d'autonomie tout en continuant à vivre à domicile.
Nous pouvons penser qu'au minimum ces aînés trouveraient un bénéfice certain à sécuriser leur environnement, ce qui fait plus de 60 000 personnes, c'est dire le potentiel de développement de ces services!»
La ministre a également rappelé que l'AWIPH en était le maître d'oeuvre avec la collaboration de la DG05 (la Direction générale opérationnelle des Pouvoirs locaux, Action sociale et Santé du Service public Wallonie.
Je vous renvoie à l’article que j’avais publié sur le budget 2011 de la Wallonie pour les matières gérées par Eliane Tillieux et qui comprend un certain nombre de données sur le vieillissement, sur ses conséquences budgétaires et sur les moyens à mettre en œuvre pour y faire face.
Pour l’essentiel, ces données sont toujours d’actualité si ce n’est que le moratoire du nombre de lits de maisons de repos a été revu fin 2011 sur la base d’un accord (obtenu non sans peine) entre le Fédéral et les entités fédérées.
Un accord qui ne vaut que jusque fin 2012, et qui permet à la Wallonie de disposer de 568 lits supplémentaires soit un peu plus de 9% des quelque 6000 lits supplémentaires nécessaires d’ici 2020 – 2022. On est donc encore bien loin du compte…
J. Gennen, 14 mars 2012
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