(Beaucoup de monde à la bibliothèque de Vielsalm pour un débat de qualité! Photo JM Bodelet)
Le CPAS de Vielsalm a pris l’excellente initiative d’organiser, le mardi 27 avril 2010, une conférence-débat sur la problématique des demandeurs d’asile, avec la participation de Philippe Courard, notre Secrétaire d’Etat à l’intégration sociale et à la lutte contre la pauvreté.
Wendy Verlinde, pour le CPAS et Eric Delbovier, pour FEDASIL, ont, en guise d’introduction, évoqué l’état du monde et les situations dramatiques vécues par les habitants de nombreux pays.
Ils ont également rappelé les obligations de la Belgique à l’égard des demandeurs d’asile, dans le cadre des conventions internationales et de la législation belge.
Comme on le sait, les demandeurs d’asile, dans l’attente de l’octroi ou du refus du statut de réfugié (au terme de procédures bien trop longues…) sont accueillis dans les centres gérés par la Croix-Rouge et FEDASIL et, parfois, à l’hôtel, lorsqu’il n’y a pas d’autre solution provisoire.
Après un séjour de 4 mois dans un centre, ils peuvent être dirigés vers un logement individuel géré par un CPAS ou une association et vivre ainsi de manière un peu plus autonome.
34 demandeurs d’asile sont accueillis sur le territoire salmien dont 19 dans le cadre notamment d’initiatives locales d’accueil (une « ILA » est une structure d’accueil gérée par le CPAS).
On pouvait lire dans la lettre d’info du Centre FEDASIL de Bovigny de juin 2008 que, depuis son ouverture en juin 2001, ce centre a accueilli près de 2800 demandeurs d’asile et que, pendant cette période, 74 enfants y étaient nés.
La situation a encore évolué depuis et aujourd’hui, le Centre de Bovigny accueille près de 300 personnes parmi lesquelles des mineurs étrangers non accompagnés.
Près de 40 nationalités différentes y cohabitent dans un intense brassage culturel et social.
Une telle cohabitation n’est pas toujours facile à gérer dans un cadre de vie communautaire relativement isolé.
Plus de 40 personnes y ont trouvé un emploi !
J’en reviens à la conférence-débat elle-même. Le débat a été animé de main de maître par la journaliste Sonia Boulanger et les interventions du public ont été nombreuses dans un sens comme dans l’autre.
On a eu droit à des interventions d’une belle tenue mais aussi aux critiques habituelles : on aide plus les demandeurs d’asile que nos pauvres ; on les loge à l’hôtel ; depuis qu’ils sont là, il y a plus de délinquance et de vols, etc.
De telles critiques ont été relayées par certains représentants du MR salmien qui n’ont pas fait dans la dentelle.
Une exception toutefois : la belle intervention de Pascal Zinnen, conseiller MR (démissionnaire) au CPAS qui, s’appuyant sur son expérience d’infirmier dans un camp de réfugiés, a su prendre ses distances avec certains intervenants libéraux (dont il a qualifié les propos de nauséabonds).
Une intervention qui a fait la part belle à la solidarité et au respect de la dignité humaine.
A peine avait-il terminé son intervention que quelques représentants libéraux s’éclipsaient, pas contents du tout.
Sans nier certains problèmes de délinquance (qui sont le fait de quelques-uns seulement), Philippe Courard et Françoise Caprasse, la Présidente du CPAS de Vielsalm, ont remis les montres à l’heure quand il le fallait.
Au-delà des conventions internationales qui s’imposent à la Belgique, c’est avant tout une question d’honneur pour notre pays d’assurer l’aide matérielle aux demandeurs d’asile qui se présentent sur notre territoire.
Et si cette politique d’accueil a un coût pour l’Etat fédéral et donc pour tous les contribuables, il est vrai aussi que les dépenses effectuées par les CPAS sont compensées par des interventions de l’Etat.
L’accueil des demandeurs d’asile ne se fait pas au détriment des autres politiques sociales !
Et comme l’a dit Françoise Caprasse dont on connaît le franc-parler : " c’est trop facile évidemment de rester assis devant son téléviseur et de se contenter de verser des larmes devant une catastrophe ou à la vue des famines ou atrocités subies par certaines populations !"
Quant à Philippe Courard, il n’a pas manqué de rappeler que lors de la Seconde Guerre mondiale, bon nombre d’habitants de nos contrées avaient eu la chance d’être accueillis à l’étranger.
(Françoise Caprasse, Eric Delbovier, Philippe Courard et Wendy Verlinde. Photo JM Bodelet)
Des débats sur des questions aussi importantes, on en redemande!
Philippe Courard ne ménage d'ailleurs pas sa peine pour participer à des débats de ce genre et rappeler, en s'appuyant sur son remarquable travail ministériel en matière d'intégration sociale et de lutte contre la pauvreté, qu'une société solidaire est plus que jamais indispensable en ces temps de crises en tous genres.
J. Gennen, 12.05.10
Copyright La chronique parlementaire 2009 - Editeur responsable Jacques Gennen
Site développé par Tictemium