Des représentants des médecins avaient donné de la voix lors de la réunion du comité stratégique de Vivalia du 18 mars 2010. Pour eux, deux sites aigus devaient être envisagés à terme.
Et de reprocher aux représentants politiques de ne pas « se mouiller » et de vouloir ménager la chèvre et le chou en maintenant 4 sites aigus…
Bien entendu, les politiques ont eu beau jeu de dire et redire que la formule des 4 hôpitaux aigus complémentaires adoptée à l’unanimité des 4 partis le 14 décembre 2009, préservait une « réflexion à long terme sans exclusive ».
A l’évidence, certains représentants médicaux fort critiques (non sans raison) à l’égard des mandataires publics, ont perdu de vue que, pendant de longues années, bon nombre de médecins hospitaliers ont défendu avant tout leur pré carré, excluant toute collaboration avec des confrères d’autres sites.
A cet égard, je ne reviendrai pas sur un passé que me rappellent parfois de longues années d’implication dans la gestion hospitalière luxembourgeoise.
Mais bon, tournons-nous vers l’avenir, un avenir qui ne peut se construire valablement que si les mandataires publics et les médecins font cause commune.Toujours est-il que lors de la dernière réunion du comité stratégique, les représentants des médecins ont pris position, au nom des différents conseils médicaux, pour un avenir hospitalier fondé notamment sur deux sites aigus.
Défendre à 10 ou 15 ans au maximum, 2 sites hospitaliers aigus paraît être la meilleure solution, si l’on tient compte de l’évolution des normes et de la médecine hospitalière, si l’on tient compte également des exigences concernant les plateaux techniques, les équipes médicales et infirmières ainsi que les permanences médicales.
Mais en attendant, il faut que les 4 hôpitaux aigus continuent de fonctionner avec des équipes médicales soucieuses de collaborer entre elles et assurées d’inscrire leur avenir professionnel dans un paysage hospitalier luxembourgeois restructuré.
Cela étant, envisager de voir Bastogne perdre son statut d'hôpital aigu, alors qu'il est occupé à 100 % et animé par des équipes médicales et infirmières compétentes et dynamiques, ne fait plaisir à personne.
Beaucoup de mandataires publics et de représentants médicaux savent dans leur for intérieur que c’est inéluctable. En attendant une telle échéance, il faut assurer la continuité des soins et du service à la population, comme aujourd’hui.
Il faut aussi réfléchir à un avenir qui garantisse le maintien à Bastogne de services hospitaliers de proximité : polyclinique et services médico-techniques, hospitalisation de jour, hospitalisation provisoire, services spécialisés pour personnes âgées et personnes handicapées, etc.
Sans oublier bien entendu l’aide médicale urgente avec une assistance médicale spécialisée et permanente.
A l’heure où l’on veut assurer un meilleur service à la population en matière d’aide médicale urgente (réduction de l’intervalle médical libre, hélico, etc.), peut-on imaginer que l’offre d’aide médicale urgente à Bastogne soit moins importante demain qu’aujourd’hui ?
Et pourtant, certains l’imaginent déjà. D’où mon insistance et celle de Jocelyne Olivier lors de la dernière réunion du conseil d’administration de Vivalia pour le maintien pur et simple du SMUR tel qu’il existe aujourd’hui.
(Un SMUR est indispensable à Bastogne, quitte à adapter la réglementation, le moment venu. Elle va bien être modifiée pour l’aide médicale héliportée!)
Ce qui intéresse avant tout les habitants, c’est une prise en charge rapide et efficace en cas d’urgence médicale quitte à être hospitalisés 15 ou 20 km plus loin que leur hôpital actuel.
Et puis, il y a le projet de second hélico.
( Si ce visionnaire qu’était le docteur Luc Maquoi nous revenait aujourd’hui, il n’en croirait pas ses yeux ni ses oreilles, lui qui a tant souffert pendant des années du quasi mépris de bon nombre de gestionnaires hospitaliers et de confrères pour son ambulance médicalisée d'abord et pour son hélico médicalisé ensuite!)
J’en reparlerai un de ces 4.
J. Gennen, le 9 avril 2010
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