La donne doit être clarifiée une fois pour toutes au niveau de la Province de Luxembourg.
Depuis plusieurs années, l’Intercommunale Vivalia qui gère notamment les hôpitaux de la Province, défend un projet de service médical héliporté d’urgence dans la Province.
L’objectif est de réserver à ce nouveau service un rôle complémentaire à celui des vecteurs terrestres pour assurer partout dans la Province et spécialement dans le sud, une prise en charge dans l’intervalle libre de 15 minutes.
Les communes particulièrement concernées sont celles de Wellin, Libin, Léglise, Martelange, Fauvillers, Habay, Tintigny, Chiny, Florenville, Herbeumont, Bertrix, Bouillon, Paliseul et Daverdisse, sans oublier lʼarrondissement de Virton qui ne bénéficie que dʼun seul départ PIT.
Vivalia a fait le nécessaire pour qu’un autre départ PIT puisse desservir certaines de ces communes.
(Le PIT, « Paramédical Intervention Team », est un service mobile d'urgence composé d'un infirmier spécialisé et d'un secouriste-ambulancier badgé, assisté à distance par un médecin spécialiste en soins d'urgence.)
Au cours de ces dernières années, j’ai défendu moi aussi l’idée d’un service héliporté propre à Vivalia tout en espérant que ce projet se concrétiserait dans une collaboration avec le CMH de Bra-sur-Lienne.
La gestion erratique de ce dossier par Vivalia – sans même parler du coût de sa mise en œuvre - m’a conduit à revoir depuis quelque temps déjà ce point de vue. Je l’ai encore exprimé au cours de la dernière réunion du conseil d’administration de l’Intercommunale.
A cette occasion, j’ai proposé que l’on abandonne ce projet de vecteur héliporté propre à Vivalia et que l’on envisage des synergies avec l’ASBL Luxembourg Air Rescue (encore faut-il qu’une convention internationale le permette) et avec le CMH de Bra-sur-Lienne.
Cette formule permettrait une intervention d’un hélico grand-ducal sur une zone géographique et dans des conditions à définir notamment par la COAMU (la Commission provinciale de l’aide médicale urgente composée de responsables institutionnels et médicaux).
L’important, c’est évidemment que deux services héliportés proches l’un de l’autre ne se fassent pas concurrence !
(Une des interventions du 11 janvier 2013. Photo via page Facebook de Philippe Bontemps)
2013 sera-t-elle l’année de la reconnaissance définitive du vecteur héliporté comme outil indispensable à une bonne organisation de l’aide médicale urgente ?
Dans leur combat de tous les jours, les gestionnaires de l’ASBL se heurtent à des initiatives administratives peu compréhensibles…
Ainsi, le manuel belge de régulation médicale (un outil important pour les services 112 et les intervenants car il définit les conditions qui justifient le choix du vecteur terrestre ou héliporté le plus adéquat en fonction de l’état du patient) serait en passe de faire l’objet d’une nouvelle publication officielle sans qu’il y soit fait référence au service d’urgence héliporté.
Ainsi, en 2013 encore, les responsables médicaux et infirmiers de Bra sont invités par le SPF Santé publique à prendre en charge des formations et, contrairement aux années précédentes, le programme des cours ne comprend pas les aspects de la formation concernant le vecteur héliporté.
Enfin, espérons en tout cas que les conditions d’agrément attendues depuis pas mal de temps déjà ne remettront pas en cause la spécificité ni les principes d’organisation du CMH !
L’aide médicale urgente héliportée a un coût élevé qu’il faut sans doute relativiser si l’on prend en compte les vies sauvées et les lourdes invalidités auxquelles certains patients échappent grâce à la qualité et à la rapidité de la prise en charge par l’hélico.
Il tombe bien entendu sous le sens qu’on ne peut pas multiplier les vecteurs héliportés vu leur coût et l’étendue des besoins.
Et l’on ne doit pas s’attendre à la couverture complète du coût de l’aide médicale héliportée par le budget de l’INAMI ou celui des hôpitaux.
Le CMH peut réduire la facture à charge des patients grâce à des conventions avec les mutualités et à la solidarité sur laquelle repose son financement.
C’est pourquoi, à défaut d’une autre formule aussi efficace, il doit pouvoir conserver la plénitude de son financement par les cartes d’affiliation qui représentent plus de 40 % de ses recettes (dans un budget de plus de trois millions d’euros).
Enfin, si le CMH réalise 30 % de ses interventions en Province de Luxembourg, toutes les autres sont réalisées principalement sur les territoires de la Communauté germanophone et des provinces de Liège et de Namur.
Autant d’éléments d’appréciation qui doivent être pris en compte pour organiser de manière cohérente l’intervention des vecteurs terrestres et héliportés dans l’aide médicale urgente.
Qui peut encore mettre en doute le rôle essentiel de l’hélico médicalisé de Bra-sur-Lienne avec plus de mille interventions par an et des rapports d’activité qui démontrent son intérêt évident en termes de santé publique ?
Et pourtant, le combat pour sa reconnaissance définitive n'est pas terminé...
Jacques Gennen, 11 janvier 2013
Une petite info tirée du site du CMH : « C'est une première dans l'histoire du Centre Médical Héliporté ! Le magazine international AIR RESCUE, adressé à tous les acteurs et opérateurs du secours par les airs (avions et hélicoptères) a consacré quatre pages de reportage au CMH (septembre 2012). Une très belle reconnaissance du travail mené par toute l'équipe du CMH. »
Pour en savoir plus: http://www.centremedicalheliporte.be/
Ou.. tapez "hélico" dans le moteur de recherche de mon site www.salm.be...
Copyright La chronique parlementaire 2009 - Editeur responsable Jacques Gennen
Site développé par Tictemium