(A mes côtés, Tine Van Acoleyen, Ugo Janssens et Elie Deblire, lors de la remise du diplôme de citoyen d'honneur, le 27 janvier 2011)
Vielsalm n’est pas peu fière de compter Ugo Janssens parmi ses concitoyens !
J’ai fait la connaissance de notre écrivain flamand lorsque j’étais bourgmestre. Nous avons sympathisé…
Lorsqu’il a reçu le prix Lion-Francout récompensant notamment son oeuvre littéraire et son combat en faveur des aveugles et malvoyants, j’ai saisi cette occasion pour proposer au Collège communal de Vielsalm d’en faire un citoyen d’honneur de la Commune.
Pour figurer sur le diplôme qui lui a été remis, j’ai proposé le texte suivant :
« En reconnaissance à son concitoyen, écrivain flamand de renom et amoureux du Val de Salm, pour sa remarquable contribution à une meilleure connaissance de la Belgique, de ses habitants et de son histoire, et pour son dévouement à la cause des personnes handicapées et, en particulier, des aveugles ».
Ugo Janssens aurait pu laisser tomber les bras lorsque son parcours de sportif de haut niveau, de cadre d’entreprise et de journaliste a été interrompu par une maladie qui l’a rendu progressivement aveugle.
Mais cette épreuve a été pour Ugo l’occasion d’un nouveau départ. Il s’est lancé dans l’écriture d’ouvrages historiques et de romans, avec courage et succès, avec l’aide précieuse, pour la recherche documentaire notamment, de Tine Van Acoleyen et de l’informatique…
Ses ouvrages :"De Oude Belgen" (édité aussi en français sous le titre : "Ces Belges, les plus braves"), "Historische Gids voor België" (un guide touristique axé sur les curiosités touristiques) , "De Heidenen" *(un roman historique), "De vrouw met de luifelhoed", un roman historique qui a notamment pour cadre Vielsalm, première partie d’une trilogie. Il a publié en 2010 "Vrouwen. Van Godin Tot Slavin. 30.000 jaar mysterie".
La deuxième partie de la trilogie "De zon komt op in het westen" vient de paraître en février 2011.
Les livres historiques d’Ugo Janssens ont été sans exception des best-sellers pour monsieur tout le monde et une référence de choix pour le monde académique.
Ses ouvrages sont utilisés dans le cadre de cours d’archéologie et d’histoire par plusieurs universités en Belgique, aux Pays-Bas, en France, en Allemagne et au Congo !
Notre concitoyen a réalisé en collaboration avec la Ligue Braille de courts métrages promotionnels destinés à prouver qu'un aveugle peut vivre de manière indépendante avec des enfants, tout en s'occupant des tâches ménagères. Sa propriété à Grand-Halleux (Vielsalm) est, à cet égard, un modèle d’adaptation. Il gère également un gîte à proximité de sa propriété.
Depuis avril 2010, Ugo Janssens participe aussi à des campagnes d'intégration de personnes handicapées, destinées aux jeunes et notamment aux élèves de l'Athénée royal de Vielsalm-Manhay.
Dans la Gazet Van Antwerpen du 28 octobre 2010, un long et élogieux article était consacré à Ugo, "de Antwerpse schrijver", "een van de meest ijverige auteurs van ons land".
(De gauche à droite: Patrick Janssens, bourgmestre d'Anvers, Ugo Janssens et Tine Van Acoleyen, lors d'une réception à l'Hôtel de Ville d'Anvers en l'honneur de l'écrivain)
Comme bon nombre d’artistes et intellectuels flamands, ceux du KVS (le théâtre national flamand) notamment, Ugo Janssens, tout en n’oubliant pas ses racines, veut privilégier le dialogue entre les communautés et se veut citoyen d’un monde solidaire.
Il y a toujours des ponts à jeter au-delà des frontières, même linguistiques…
Le KVS a organisé, le vendredi 21 janvier 2011, une mobilisation culturelle à Bruxelles (« Niet in onze Naam ») contre les nationalismes, à laquelle participaient également des artistes et écrivains francophones.
L’écrivain Pierre Mertens, présent à la soirée du KVS : "La Belgique est une création artificielle, un mariage arrangé pour faire pièce aux mouvements destructeurs des grandes puissances. Devenue le champ de bataille de l’Europe, puis son cœur, la Belgique fut créée capitaliste, unitaire et francophone.
La population flamande en a souffert bien évidemment, développant un sentiment de revanche. Mais la Belgique a aussi le privilège d’être bâtarde plutôt qu’un état jacobin arrogant. Nos deux cultures partagent une certaine « belgitude », un goût pour le surréalisme et le métissage qui fait du bien dans le paysage. » (lesoir.be du 28 janvier 2011)
Stefan Hartmans, artiste, écrivain et poète flamand bien connu, a nettement pris position, à l’occasion de cette soirée : "Le nationalisme, cela ne me parle pas. Pour moi, c’est l’identité qui compte, c’est-à-dire la différence."
Et encore : "C’est le métissage qui fait la démocratie d’aujourd’hui. Et pour la N-VA, c’est la monotonie démographique qui fait la démocratie. Les séparatistes ne supportent plus qu’on ait une opinion différente de la leur. Et on souffre, chaque jour, de cette méfiance." (lesoir.be du 28 janvier 2011)
Luc Tuymans, un peintre de renommée internationale, qui n’a pas hésité à se pencher sur un passé trouble de la Belgique, dans sa série "Mwama Kitoko" et sur le lâche assassinat de Patrice Lumumba, veut aussi dépasser les querelles linguistiques belges. «Parce que je vis en Flandre, je devrais être un artiste flamand, c'est con. Car la peinture est bien plus grande que la Flandre.» (Luc Taymans, interviewé par Guy Duplat dans lalibre.be, 25 juin 2004).
Autant d’initiatives et de déclarations qui n'ont pas plu à Bart De Wever, faut-il le dire !
(Luc Tuymans, Lumumba, 2000; oil on canvas; 24 3/8 x 18 1/8 (61.9 x 46 x cm); The Museum of Modern Art, New York, fractional and promised gift of Donald L. Bryant Jr., 2002; © Luc Tuymans; photo: courtesy David Zwirner, New York )
Une rétrospective des oeuvres de Luc Tuymans est actuellement organisée au Palais des Beaux-Arts jusqu'au dimanche 8 mai 2011 (voir bozar.be).
J.G., 3 mars 2011
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