Michel Daerden, un excellent ministre!

J. Gennen

Tout a déjà été dit et écrit à son sujet, depuis quelques semaines…

Elio Di Rupo n’a pas manqué de rappeler le travail réalisé par Michel Daerden au cours de ses différents mandats ministériels.

Pour ma part, j'ai été, pendant plusieurs années, comme député wallon, un des députés socialistes membres effectifs de la Commission du budget, des finances et de l’équipement, au cours de la législature 2004-2009.

Tous les 15 jours, nous nous retrouvions avec Michel Daerden, en séance de commission et ensuite en séance plénière.

Bien sûr, les répliques et attitudes « daerdeniennes » m'ont fait sourire quelques fois !

 Parfois, la parole était plus traînarde et les paupières bien tombantes, on le croyait assoupi, par exemple pendant une longue tirade de Serge Kubla, alors chef de groupe du MR.

Erreur! Il avait tôt fait de lui répondre point par point. Il est vrai qu’il connaissait par cœur les critiques et arguments de ses contradicteurs.

Il connaissait aussi l’art de l’esquive et il savait, tout comme les joueurs de son Standard, botter en touche quand il le fallait…

(2008, au banc des ministres, en séance plénière du Parlement wallon, avec Philippe Courard et Jean-Claude Marcourt)

J'ai surtout été impressionné par sa volonté de doter la Wallonie (et la Communauté française, enfin, la Fédération Wallonie-Bruxelles…) de finances stables et d'outils financiers publics efficaces.
J’ai apprécié ses initiatives en vue de jeter les bases d’une administration fiscale wallonne digne de ce nom.

Il a été un gestionnaire financier prudent et avisé et a maîtrisé l’endettement de la Région n’en déplaise au MR… C’est grâce à cette gestion que la Wallonie a résisté jusqu’à ce jour aux conséquences de la crise économique et financière !

Et il a su résister, fin 2008, aux propositions du MR et de certains députés Cdh de réduire les droits d'enregistrement, le MR poussant la surenchère jusqu'à demander la suppression de la redevance télévision (alors que des réductions substantielles tant en matière de droits d’enregistrement qu’en matière de droits de succession avaient déjà été adoptées, que la redevance radio venait d’être supprimée et que les tarifs et conditions d’exonération du paiement ou de réduction de la redevance télévision avaient été nettement aménagés en faveur des redevables !).

On avait tous envie de réduire les taxes et redevances, Michel Daerden le premier, mais il n’était évidemment pas concevable de diminuer de 100 à 300 millions d'euros au moins, les recettes et les moyens budgétaires de la Région wallonne à un moment où les excès du monde bancaire et financier nous précipitaient chaque jour davantage dans une crise structurelle, durable et profonde.

Tout en mettant en oeuvre des programmes politiques spécifiques (les petites infrastructures sportives, la sécurisation des abords des écoles, des routes et carrefours dangereux, l’écobonus et l’écomalus par exemple), il  s’est constamment battu pour que les moyens financiers affectés à l'entretien ordinaire et extraordinaire des autoroutes et routes wallonnes augmentent chaque année.

Lorsque certains lui reprochaient des enveloppes budgétaires insuffisantes pour certains travaux routiers et autoroutiers, le ministre leur demandait mi-sérieux, mi-goguenard, d’inviter ses collègues du gouvernement à réduire leurs exigences budgétaires à son profit…

Son dernier mandat ministériel wallon a pris fin sans qu’il ait pu finaliser son plan de financement (plus de 500 millions d’euros) pour la réalisation de 1175 chantiers de travaux routiers et autoroutiers.

Son expertise et sa maîtrise des flux financiers entre l’Etat fédéral et les Régions et Communautés nous manqueront encore dans les années qui viennent…

Michel Daerden n'était pas seulement un homme de pouvoir et d’appareil, c'était aussi, au-delà de certaines prestations médiatiques discutables, un mandataire public proche de ses administrés et de ses électeurs et particulièrement à l'écoute des plus démunis.

Exigeant à l'égard des collaborateurs qui l'ont suivi dans ses diverses fonctions ministérielles, il était aussi, pour eux, un leader ouvert et disponible. Bon nombre d'entre eux étaient d'ailleurs présents lors des hommages qui lui ont été rendus.

J. Gennen, 28 août 2012

 

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Agenda

  • 07-04-2013

    C’était le dimanche 7 avril 2013. Jean Maquoi, le frère du docteur Luc Maquoi à l’origine du Centre Médical Héliporté de Bra-sur-Lienne, ne cachait pas sa joie et son émotion : le soleil et près de 2000 personnes avaient répondu à l’invitation de son comité organisateur.

    Plus de 850 repas ont été servis à cette occasion !

    Jean Maquoi et son équipe peuvent compter sur 130 bénévoles, sur la collaboration des pompiers de Hamoir et de la police fédérale de même que sur l’aide d’entreprises de transport et d’autres firmes de la région.

    L’intégralité des bénéfices de cette belle manifestation est versée au CMH de Bra-sur-Lienne.

  • 04-01-2013 - 30-01-2013

    Le CMH de Bra-sur-Lienne a les honneurs d’une exposition photographique « Au coeur d’une zone rouge », à la Maison du Tourisme du Pays de Herve.

    On peut y admirer les superbes photos réalisées par Valentin Bianchi lors d’interventions réelles du CMH (en 2012, le CMH est intervenu plus de1000 fois !).

    Excellente idée que cette belle exposition car elle fait vivre au quotidien et sur le terrain les interventions d’un trio de choc : le médecin spécialiste, l’infirmier spécialisé en aide médicale urgente ainsi que le pilote de l’hélico.

A votre bonne attention

  • Voici quelques informations communiquées par le CMH de Bra-sur-Lienne.

    Trois interventions héliportées par jour !

    Au cours de l’année 2012, le Centre Médical Héliporté de Bra-sur-Lienne a réalisé 1028  missions par hélicoptère à la demande du 112.

    Pour la seconde année  consécutive, le CMH dépasse le seuil des 1000 interventions héliportées. Cette donnée confirme la place de l’hélicoptère dans les moyens de secours disponibles en Belgique.

  • Le best-seller surprise qui secoue la Flandre enfin traduit en français

    « Comment osent-ils ? La crise, l’euro et le grand hold-up » de Peter MERTENS (président du PTB) en collaboration avec David Pestieau, avec une préface de Dimitri Verhulst (Auteur de La merditude des choses). Quelques syndicalistes l’ont déjà lu et vous le recommandent.

    « Peter Mertens, comme nous, a raison de s’étrangler d’indignation dans son livre sur “La crise, l’euro et le grand hold-up”. (…) Oubliés le sauvetage des banques, les causes de l’endettement et de la crise. Ils ont réussi a retourner la situation et ils essaient maintenant de nous convaincre que tout cela, c’est notre faute : on gagne “trop”, notre sécu est “trop généreuse”, nos pensions “impayables”, nos services publics “pléthoriques”, nos chômeurs “paresseux”. (…)

  • Je lis sur ma page d’accueil Facebook les témoignages de Renée Gaspard, Patrick Davin, Gaston Blanchy, Jean-Claude Marcourt, Jean-Pierre Alexandre, Nathalie Bailly, André Brunelle, Christelle Thomas et de tant d’autres.

    Que dire encore ? Nos pauvres mots ne peuvent pas suffire devant ce terrible drame et tant de souffrance…

    Nous ne pouvons qu’exprimer notre révolte mais aussi notre empathie, notre solidarité. Au moins, elles n’ont pas de frontière même linguistique !
    J.G., 14 mars 2012

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