J'ai côtoyé à plusieurs reprises ce grand homme politique wallon qui vient de tirer sa révérence.
Il m'impressionnait. Son regard perçant semblait lire dans mes pensées !
La dernière fois, c'était lors d'un séminaire des groupes socialistes du Parlement wallon et du Parlement de la Communauté française.
Ce jour-là, débarrassé de ses habits d'homme public et d'homme d'Etat, il était tout simplement un homme attentif aux autres, fin, intelligent, didactique, disponible pour passer quelques heures avec nous et nous faire partager sa vision du monde et des grands enjeux géopolitiques.
Entraîné bien malgré lui dans l'affaire Agusta-Dassault, illustration du maquis dans lequel se perdait le financement des partis politiques, à l'époque, il ne méritait pas l'opprobre d'une condamnation...
D’aucuns ont décrit ou illustré mieux que je ne pourrais le faire, les traits de caractère du «sphinx », de « Dieu » ou du « Roi-Soleil » comme on le surnommait parfois.
Ce qui m’a le plus épaté chez lui, c’est, en 1992, son autoparachutage comme ministre-président de la Région wallonne, reconnaissant ainsi au lendemain de la transformation de la Belgique en un Etat fédéral, la prépondérance du fait régional.
Il est vrai qu’il avait été, comme ministre et président du PS, un des négociateurs des grands accords institutionnels qui ont marqué les années 1979 à 1992.
Quand je pense qu'en 1981, lors de la campagne pour la présidence du PS, je faisais partie avec Jacques Yerna et d’autres, de Tribunes socialistes (qui regroupait des militants proches de la FGTB notamment).
Nous avions fait campagne, dans nos fédérations respectives, pour Ernest Glinne, à l'évidence plus proche du monde du travail que ne l’était Guy Spitaels. Il s’en était fallu de peu... Qui sait ce que la victoire d'E. Glinne aurait pu donner à un moment où il était déjà question d'endettement et d'institutionnel? Bon, je ne vais pas refaire l'histoire...
J. Gennen, 28 août 2012
(Mon collègue et ami au Parlement wallon, de 2004 à 2009, Paul-Olivier Delannois, plongé dans une bonne lecture ! "Monsieur Guy Spitaels est décédé. Je pleure à la fois mon prof, mon ami, mon confident. Une pensée pour son épouse, Thomas et à ma façon à Emmanuelle", a-t-il écrit sur sa page Facebook. Il n'était pas nécessaire pour lui d'en écrire davantage...)
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